Bonjour aux élèves de CM2 de la classe de Champrond-en-Perchet
Je vous écris enfin ce premier mail et mes nouvelles impressions sur un pays d’Afrique que je visite : LE SENEGAL. Lors de ma visite dans votre classe, nous avions vu que les habitants du Sénégal parlaient le français, qu’ils utilisaient une monnaie qui s’appelle le Franc CFA. Que je visiterai des sites ayant un lien avec l’esclavage et que tout le pays n’avait pas l’électricité ni internet et que cela pouvait me poser des problèmes. Dans ce mail, je vais donc reprendre certains points que nous avions vus en classe. Et je vous fait découvrir ma première vidéo que j’ai réalisé dans une classe de Dakar.
Arrivé à Dakar : Visite d’une classe de CM2, quelle différence avec la vôtre ?
Je suis arrivé à Dakar le 1er février. C’est une capitale et comme très souvent il est difficile de se faire une idée du pays avec seulement un nom de ville « Dakar ». Ce que confirme une expression connue : « Paris n’est pas la France, et la France n’est pas Paris ». Ici c’est la même chose Dakar est loin de représenter le Sénégal. C’est une grande ville, avec beaucoup de voitures, des gens pressés comme Paris et une pollution très présente. Je suis resté une semaine à Dakar, le temps de réserver un billet de bateau pour visiter la Casamance une région touristique qui se trouve tout au sud du Sénégal. Lors de ma semaine à Dakar j’ai aussi réussi à entrer dans une classe de CM2 à la périphérie de la ville.
Le système éducatif au Sénégal dans le primaire c’est à dire de la maternelle au CM2 est identique à celui de la France. Il y a la maternelle puis on retrouve le CP jusqu’au CM2, la seule différence est que la grande section maternelle qui s’appelle le CI. Les programmes scolaires sont d’ailleurs presque à l’identique même si le programme de CM2 diffère dans les cours d’histoire-géographie. Je vous envoie 2 photos, une prise dans la classe du Sénégal et l’autre prise dans votre classe. Nous pouvons faire un petit jeu de différences : Quels sont pour vous les différences entre votre classe et cette classe de CM2 ? Réponse dans le prochain mail me concernant, je vous laisse réfléchir. Si le système éducatif est le même qu’en France, il y a par contre une réelle différence dans la structure. C’est à dire qu’en France il y a beaucoup plus d’élèves dans des écoles publiques que privées. Or au Sénégal cela n’est pas si évident. Il y a plus d’élèves dans le public mais parce que les écoles publiques sont plus nombreuses. Pourtant, ici le rêve de chaque famille est de mettre leurs enfants dans une école privée. Ces écoles sont essentiellement catholiques mais on peut trouver des écoles privées coraniques (ou l’on apprend le Coran) mais tu peux trouver des musulmans dans des écoles privées catholiques. Cela se fait beaucoup. Ici au Sénégal si les parents rêvent de mettre leurs enfants dans le privé c’est que les élèves qui y sont, réussissent mieux plus que dans le public. D’ailleurs il y a un mouvement de grève dans les écoles publiques depuis un mois ! Depuis 30 jours les élèves de CM2 n’ont pas d’école ou très peu. Les enseignants font grève car l’Etat Sénégalais ne leurs ont pas payé de salaire depuis des mois ! Les parents, donc préfèrent amener leurs enfants dans les écoles privées pour éviter les grèves. Je n’aime pas faire de différence entre ces deux types d’enseignement. Mais à chaque fois que j’ai posé des questions dans des classes publiques ou privées, j’ai vraiment vu une différence de niveau ! Mais les écoles privées ont un coût, c’est à dire qu’elles sont chères. Et tout le monde ne peut y accéder notamment les familles qui ont un faible revenu. Je n’ai toujours pas trouvé une école ou vous pouvez correspondre, notamment à cause du problème lié à internet ! Les écoles en grandes majorités n’ont pas internet. Et la lenteur du courrier me pousse à privilégier ce type de média.
Sénégal : Visite de Mar Lodj et du Sine Saloum
Après ma première semaine à Dakar, je suis parti visiter une région du Sénégal qui s’appelle le Sine Saloum et plus précisément la localité de Mar Lodj qui se trouve sur une île. Quelques mots sur la région du Sine Saloum : Cette partie du Sénégal se trouve à 200km de Dakar et il s’agit d’un énorme Delta. La région est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2011 notamment pour ces forêts classées et ses aires maritimes protégées (beaucoup d’oiseaux présents). Le Delta du Sine Saloum se compose de milliers d’îles, de canaux, de mangroves et de bande de sable. Le surnom que l’on donne au Delta est : « L’Amazonie du Sénégal » ! J’écrirai un article complet la prochaine fois sur cette magnifique région du Sénégal. Mais sachez que la grande différence avec la France se trouve dans les maisons et sur les routes. Comme nous avons vu en classe, les maisons ici sont complètement différentes avec celle de France. Les habitations ici s’appellent des « Cases ». Elles sont construites avec de la terre. Mais avec le progrès elles ont tendance à disparaître au profit de maisons en dur comme chez nous. D’ailleurs les toits qui étaient en paille sont passé en taule. C’est un grand avantage d’avoir un toit en taule par rapport à de la paille. Car ici il y a une saison des pluies qui s’appelle l’hivernage qui se déroule de Juillet à Octobre. Il va beaucoup pleuvoir et donc la paille pourrissait ce qui n’est plus le cas avec un toit en fer. Cette dernière rouille mais garde un toit sec. Surtout que la paille ne se trouve pas partout, cela évite aux familles d’une maison de marcher des dizaines de kilomètres pour trouver et amener la paille. En effet, la structure des maisons est bien différente car les toilettes, la douche et la cuisine se trouvent dehors. C’est à dire pas dans le même lieu où les gens dorment.
La deuxième grande différence ici à Mar Lodj concerne les voitures qui sont inexistantes ! Et oui il n’y a ici aucuns véhicules, tous les transports se font en pirogue c’est à dire en bateaux (voir photo) ou à cheval ! Les habitants ne manquent pas d’humour en appelant leurs calèches : Leur Formule 1 !
Sénégal: La lutte plus qu’un sport national !
Petit paragraphe où je vais vous parler de l’une de mes plus grandes surprises elle concerne le sport ! Bien-sur les enfants jouent comme tous les garçons au football ! Mais le football n’est pas le seul sport notamment dans les villages. Dans ces derniers sur le sable ou sur la terre vous pouvez voir très souvent des enfants ou des adultes faire de la lutte ! Oui de la lutte ! Mais lorsque je parle de lutte, celle-ci est très différentes à celle que l’on pratique en France. Non, celle du Sénégal mélange la danse, la musique ainsi que la religion ! Avant que la lutte commence, les tam-tam résonnent dans le village pour signifier que les combats de lutte vont commencer. Lors du tournoi, les lutteurs tournent autour d’une sorte d’arène de sable. Tandis que les tam-tam se font de plus en plus fort, des femmes chantent (elles invoquent des poèmes à destination des lutteurs) et dansent. Tandis que les lutteurs continuent à s’échauffer en dansant et chantant au son de la musique les jeteurs de sorts lancent des mauvais sorts aux adversaires ! Le combat se termine quand l’un des deux lutteurs touche le sol avec la tête, les fesses ou le dos ou qu’il ait posé les deux mains et les deux jambes à terre.
Un changement climatique réel au Sénégal : La crainte
Enfin je voulais vous parler d’un sujet qui inquiète beaucoup le Sénégal : Les conséquences du changement climatique. Si certains scientifiques disent que le changement n’existe pas ou que celui-ci n’est pas à cause de l’homme, le changement climatique est bien une réalité au Sénégal et il fait des ravages. Les habitants comme les politiques doivent déjà y faire face. La région du Sine Saloum étant un Delta, les milliers d’îles se trouvent près de la mer. Or le niveau de la mer augmente. Sur l’Ile de Mar la localité de Mar Lodj les habitants ont construit des petits murs pour retenir la mer. Alors que dans une autre région la Casamance où je me trouve actuellement les grandes marrées ont détruits des centaines de sapins. Ces derniers avaient été plantés en 1991 pour retenir l’eau de la mer. Or ils n’existent déjà plus. C’est une catastrophe car sur les côtes Sénégalaises des maisons ont été détruites il y a de cela quelques jours. Et les habitants me disent que cela est pire d’année en année ! De plus, avec une hausse du niveau de la mer, le sel à tendance à s’infiltrer beaucoup plus dans les terres. Le résultat est désastreux. Ici au Sénégal les habitants mangent du riz matin, midi et soir. Ils le font pousser pendant la période de l’hivernage, lorsqu’il pleut beaucoup. Or avec la montée du niveau de la mer, le sel entre de plus en plus dans les terres et le riz ne peut plus pousser ! Il est donc de plus en plus difficile de faire pousser du riz sur l’île de Mar ! Et le même problème atteint beaucoup d’autres régions.
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Yohann Taillandier
Je remercie Allianz Global Assistance et Globedreamers mes partenaires dans ce projet « Voyage – Ecole » sans qui toute cette aventure n’aurait pas été possible.