Après pas mal de difficulté dans les transports, j’arrive à Vu Linh dans la province de Yen Bai dans le nord du Vietnam. C’est une région pauvre mais très authentique et c’est mon ami Romain qui m’a conseillé d’y aller en attendant que le ciel devienne un peu plus clément du coté de la Baie d’Halong ou de la région de Sapa, deux lieux incontournables du tourisme au Vietnam.
Commune de Vu Linh dans le nord Vietnam
La commune de Vu Linh se trouve à 170 km au nord-ouest de la capitale Hanoi sur la rive est du lac Thac Ba. Cette partie géographique est la plus montagneuse et la plus sauvage de la province. L’ethnie Dao Quan Trang est l’ethnie majoritaire au sein de ce petit village de quelques dizaines habitations. Ce qui caractérise cette partie du Vietnam c’est le semblant de pauvreté des familles mais aussi l’impression de revenir 50 ou 60 ans en arrière lorsque la France était un pays agricole. Dans les collines en rizières je peux voir des Vietnamiens dans les champs en compagnie de leurs énormes buffles. Le paysage qui s’offre à moi est triste car dehors une bruine est présente donnant une image bien sombre des lieux. Mais à l’inverse tu sens les gens paisibles. Avant d’arrivée à mon hôtel, j’ai dû traverser une partie du lac Thac Ba sur un radeau et j’ai pu voir un habitant bien paisible, très certainement en paix avec lui-même et dame nature. Ici, l’écologie n’est pas un mot galvaudé. Quand j’arrive à mon hôtel, je fais la connaissance avec des jeunes issues de la région qui travail pour l’hôtel. Certains sont réceptionnistes, d’autres travaillent dans le tourisme pour les clients de l’hôtel. Ils m’accueillent avec la banane sur leurs visages, mais je vois bien que la barrière de la langue va être un sacré frein. A peine arrivé je décide donc de visiter le village de Vu Linh tout seul.
Vu Linh village de l’ethnie Dao Quan Trang
Le village de l’ethnie Dao Quan Trang est un petit village qui doit compter à peine 400 habitants. L’une de ces particularités et qu’il est très longiligne, en un mot : ici pas de bourg avec des centaines de maisons ! Au détour d’un chemin boueux je découvre quelques maisons, puis d’autres maisons en prenant un autre chemin. Les maisons dans cette partie me surprennent énormément. Déjà celles qui sont en béton sont très surprenantes, pourquoi ? Parce que du trottoir elles sont toutes très petites en largeur et très très longue en longueur ! L’explication est à regarder du côté des impôts. Au Vietnam pour payer les impôts, l’administration prenait en compte la largeur de la maison par rapport aux trottoirs ! Les maisons se sont donc modifiées pour être peu large du trottoir mais très longue sur les côtés. Ce n’est pas très joli, mais l’argent c’est le nerf de la guerre.
Après les maisons en béton qui suivent la grande route principale, je découvre les maisons construites en bois. Ces dernières sont tout aussi surprenantes. Nous les retrouvons le plus généralement en pleine campagne. Les maisons en bois sont de superbes maisons sur pilotis ! Dans une région où l’humidité est très présente ceci est une idée de génie car l’aération s’effectue par le toit et sous le plancher chassant alors l’humidité. Nous retrouvons la toiture du style Dao qui se caractérise par des poutres massives et décorées. Mais aussi des couvertures en feuilles de latanier assurant alors la fraîcheur l’été et la chaleur l’hiver pour le toit ! Traitée naturellement par le seul fait de la fumée traditionnelle les toits durent plus de 15 ans en assurant une parfaite étanchéité ! 15 ans je n’en reviens toujours pas, moi qui pensais qu’au premier coup de vent le toit était à changer.
L’école de Vu Linh
Le lendemain je retourne découvrir les environs. Si la veille j’avais visité les campagnes et découverts le mode de vie des locaux, cette fois-ci je pars à la rencontre de la route principale avec les quelques maisons qui accompagnent son tracé. Je finis très vite devant l’école de Vu Linh. Depuis un certain temps ,je piaffe d’impatience d’entrer dans une école pour me caler sur un banc et voir comment les locaux apprennent à l’école. Cette fois-ci c’est la bonne, lorsque j’arrive les gosses m’encerclent et me bombardent de questions. Certains ne sont pas si mauvais en anglais. Les petits vietnamiens jouent avec un genre de volant comme au Babington, mais dans leur jeu le volant s’envole non pas à l’aide d’une raquette mais avec le pied. Alors que je regarde les vas et viens du volants les gosses m’invitent à jouer avec eux pour voir si un petit français arriverait à faire voler le volant ! Et je m’en suis pas mal sortie. Dans tous les cas, j’ai du réussir l’épreuve d’entrée car quelques secondes après je suis invité a jouer au badbington dans la cour de l’école. Une cinquantaine de gosse en cercle et au milieu des vietnamiens qui m’affrontent chacun leur tours pour un choc : Vietnam-France ! Cela à durer une bonne demie heure avant que les enseignants arrivent en classe. Le moment propice pour partir. Cette aventure restera de longue années dans ma mémoire. Les gosses étaient si heureux et moi aussi !
Expérience bien local à Vu Linh
En remontant pour rentrer à l’hôtel, je m’arrête devant une maison ou une famille au complet tente de tresser des feuilles pour que cela au final fasse un objet. Lequel ? Très bonne question. J’ai rien compris à ce qu’ils me disaient. Je regarde simplement le spectacle de la production en famille quand le maître de famille m’invite à entrer pour que je puisse regarder plus attentivement. Mais là, personne ne parle anglais, tout le monde me parle en vietnamien. Mais si je ne comprends pas leurs langage , je comprends cependant que je suis invité à fumer avec eux. Fumer une pipe en taille XXXXXL ! L’un des enfants de la famille s’assit près de moi et me fait voir comment il fume. La pipe doit mesurer 40 centimètres. Il met du tabac et un produit dans un petit trou et aspire violemment. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo cela fait un bruit d’anthologie. J’essaie une première fois, puis une deuxième, mais je dois avoir la mauvaise méthodologie car rien ne ressort. Pas de fumée, pas de bruit! La troisième tentative sera la bonne. Une bonne bouffée qui va me mettre K.O debout pendant l’heure suivante. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans le tabac. Au début j’ai cru à de l’opium, mais je n’ai jamais su. Mais comme dit l’expression: « C’était de la bonne »! Enfin moi j’ai surtout eu froid, une envie de vomir et sentir mon esprit complètement à l’ouest. Bref expérience à ne pas refaire mais si c’était à refaire, je le referai pour l’échange qu’il y a eu avec la famille! A la fin, la famille comprend que je suis incapable de reprendre le chemin de l’hôtel tout seul, je rentre donc en tracteur. Ce dernier faisant du 10km heure il ne pouvait rien m’arriver.
En conclusion, ma visite du côté de Vu Linh fut une totale réussite. Une expérience qui restera très longtemps dans ma mémoire. Enfin j’ai donc pu rentrer dans une école, j’ai pu voir de plus près comment les gens vivaient dans une campagne très éloignée des villes standard que je connais en France ou que je visite à travers le monde. Un retour à la nature et un retour aux sources qui m’a fait le plus grand bien.
Enfin si vous désirez de plus amples informations sur l’hôtel ou j’ai dormi, vous pouvez trouver les informations sur leurs sites. Ils expliquent leurs projets avec les populations locales.
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Yohann Taillandier