Mon trek à Hsipaw est un nouvel article mais la randonnée à Hsipaw à été faite en 2015. Pour des problèmes de connexion à internet notamment en Inde et au Laos je n’ai pu le mettre sur la toile avant. Actuellement en octobre 2016, la situation du coté de Hsipaw est beaucoup moins tendu comme le reste de la Birmanie.

Après avoir visité la superbe ville de Mandalay puis la Cité archéologique de Bagan et le Lac Inle je me demande ce que la Birmanie va pouvoir encore m’offrir. A coup sur je retournerai un jour au Lac Inle, Bagan et Mandalay. Mais puisque mes jours sont comptés dans ce beau pays, je décide de ne pas trop m’attarder au Lac Inle pour aller du coté de Hsipaw.

 

Parfum de guerre en Birmanie

Alors que je suis à la recherche d’un billet de bus pour rejoindre Le lac Inle à Hsipaw les agences de voyages ne sont pas très chaudes pour me vendre un ticket. A coup de carte détaillé, de conseil dans un anglais approximatif ils m’expliquent que la situation dans le Nord de la Birmanie s’est fortement dégradé depuis une semaine. Et que dans le nord du pays il y a plusieurs poches de guerre ou guerrilla entre les militaires birmans et des paysans locaux soutenus et armés par…la Chine ! En gros ce qui se passe du coté de la Colombie et des Farcs est en train de s’exporter dans le nord de la Birmanie. Des familles vivaient avec l’argent de la vente de drogue. Les autorités Birmanes qui ont un temps laissé faire ont décidé d’interdire la production de drogue sous peine de prison. Mais la Chine ajoute de l’huile sur le feu d’une façon que j’ai bien du mal à comprendre. Est ce qu’elle arme les paysans ? Donne t’elle de l’argent pour à terme voler un peu du territoire frontalier avec la Birmanie. Cela ne me surprendrai pas (ainsi je peux dire au revoir à mon visa en Chine). Ainsi, depuis que je suis en Asie, je me rend compte que la Chine fout un sacré bordel avec ces pays frontaliers. Guerre avec le Vietnam à la fin des années 80, tension accrue avec la Birmanie actuellement, territoire volé dans le nord de l’Inde et je ne parle pas du genocide actuellement en cours que les chinois sont en train de faire du coté du Tibet avec la complaisance de la communauté internationale.

Donc personne ne veut me vendre un ticket pour Hspiaw. Je rentre à mon hôtel, et je regarde les informations françaises et en effet celle-ci parle du conflit qui est en train de se tramer dans le nord de la Birmanie. J’hésite ! Mais je ne comprends pas pourquoi les gens semblent si inquiets de me voir à Hsipaw car cette ville se trouve dans l’Est du pays alors que le conflit est bien plus au nord. A plus de 500 km. Après deux heures à chercher en vain je reussi quand même à trouver un ticket pour Hsipaw ! Ce soir je prends un bus pour Mandalay puis je devrais rejoindre Hsipaw par le train.

A Mandalay en compagnie des militaires

Je suis l’un des premiers à arriver à la gare de Mandalay. Il faut dire que le train part vers les 4h du matin et que c’est toujours un peu compliqué de se faire comprendre au guichet pour acheter un ticket. A 4h du matin, je rentre dans le train et grande déception, je suis dans un wagon rempli de touristes ! Moi qui pensais aller dans une destination « sans touriste » c’est plutôt loupé. Mais c’est bien la première fois que je vois autant de touristes dans un train !

Au bout de trois heure de somnolence je décide de voir ce qui se passe dans les autres wagons ! Il ne m’a pas fallut beaucoup de temps pour comprendre. Le wagon voisin du notre est remplie de…MILITAIRES ! J’avoue que les militaires ce sont comme les gendarmes, moins je les vois mieux je me porte. Dans un premier temps je suis surpris de voir autant de militaires en armes, chargés de munitions ! Et puis en regardant de plus près, je me rend compte que tous les militaires ont entre 18 et 20 ans ! Il me reste plus de 7 heures de trajet et je sais déjà que je ne vais pas rester dans mon wagon d’origine. Je resterai avec les militaires tout le temps du voyage. J’ai des tonnes de questions à leurs poser. Pourquoi sont-ils ici ? Ou vont-ils ? Est ce qu’il y a un lien avec le conflit dans le nord ? Est ce qu’ils ont décidé d’aller de leurs propres chefs faire la guerre ? Et surtout LA question qui me trotte dans la tête : A coup sur ils sont bouddhistes, comment des bouddhistes peuvent ils faire la guerre ?

Lorsque je rentre dans leur wagon ils sont surpris de me voir arriver et encore plus surpris que je prenne un siège. Les quelques femmes locales rigolent quant aux militaires ils sont sans voix ! Il faut briser la glace sinon je n’aurai jamais mes réponses. Et là j’ai une idée géniale. Il y a une semaine je me suis acheté la tenue traditionnelle que les hommes portent en Birmanie c’est à dire un tissu qu’ils entourent à la taille. Sauf que je ne l’ai encore jamais mis car je ne sais pas trop comment le mettre ! Alors je vais le chercher dans mes affaires et décide de l’apporter dans le wagon. Réaction obtenue, les jeunes militaires sont très souriants et m’aident à le mettre en me faisant voir les différentes options pour le porter.

Voilà comment j’ai réussi à passer l’un des moments les plus « intenses spirituellement » de mon voyage au long cours en compagnie…de militaire. Les jeunes qui se trouvent devant moi de 20 piges sont bien libres de leurs mouvements. C’est eux qui ont décidé d’être militaire. Certes tous ne supportent pas la dictature en place en Birmanie ce qui m’a beaucoup rassuré mais ils supportent encore moins que la Chine mette le bazar dans le pays. Ils sont tous bouddhistes et pour certains c’est un problème de tuer mais la nation passe avant ! Je me suis fais notamment deux bon amis militaires de 20 ans. Nous avons parlé pendant de longue heures sur la France, le système social en France, le bouddhisme, la Birmanie.

En les quittant vers 17h, j’ai deux inquiétudes. La première, le conflit qui était bloqué dans le nord à basculé vers l’Est et se trouve à 30km de Hsipaw ma prochaine destination!!! Mes parents seraient au courant ils seraient fous de voir ou je me trouve ! Moins ils en savent mieux c’est! La deuxième est que j’espère que ces soldats vont s’en sortir sans blessures ou même pire sans mort. En voyage tu fais de multiples connaissances et tu as parfois des sacrés coups de poignard en disant au revoir aux locaux rencontrés mais cet après-midi c’est encore plus fort. Je ne suis pas sûr de les revoir un jour ! Et peut être que dans une semaine ils ne seront mème plus de ce monde!

 

 

Découverte de la ville de Hsipaw

Il faut bien être honnête la ville n’a pas beaucoup d’interet.  En fait, aucun touriste n’y va pour la visiter car elle n’a que son palais Shan et ses marchés pour seules attractions. Concernant le Palais vous pouvez y aller durant l’après-midi, mais attention ne pensez pas voir un superbe Palais avec plusieurs étages de décoration sur bois. Non, il s’agit presque d’une simple maison mais où à vécu l’un des 32 rois célestes qui régnaient sur la ville de Hsipaw. Si l’utilité architecturale est donc bien limitée le charme réside par l’histoire de la famille raconté par la personne qui vous accueillera. Le prince de l’époque ayant été emprisonné puis tué, la famille royale à du partir en catimini suite au coup d’État militaire. Et la famille raconte son histoire depuis son retour en 2011. Émotion garantie! Il est pas un peu triste cet article? lol

 

Trek de deux jours une nuit du coté des montagnes de Hsipaw

Maintenant parlons du trek! Je suis partie avec un groupe de 3 personnes faire cette petite randonnée de 2 jours et 1 nuit. La principale question qui se pose est de savoir si tu pars avec l’entreprise de Mr. Charles. Alors ce monsieur je ne l’ai jamais vu et je ne lui ai jamais adressé la parole. Le Lonely Planet en parle et beaucoup de visiteurs m’en ont parlé. Ce monsieur aurait presque tout les hôtels et les agences sur la ville de Hsipaw. De ce fait, il fait la pluie et le beau temps et d’après ce que j’ai entendu il fait surtout le mauvais temps ! Bref, je n’ai pas trop de jugement mais j’ai décidé de ne pas aller dans l’un de ces hôtels et je ne suis pas partie non plus avec l’une de ces agences. Prenez la température pour vous décider.

Personnellement, je suis parti avec une nouvelle agence qui travaillait directement avec mon hôtel qui venait d’ouvrir. Notre guide est venu nous chercher très tôt le matin. Nous avons parcouru plus de 8 km entre les montagnes de l’Etat Shan. Les Shan sont un peuple ethnique qui avant avait un pays indépendant  en Chine. Suite à une guerre perdue, leur pays indépendant à explosé et les Shan ont migré dans les pays voisins en quête de tranquillité et de sécurité. Résultat depuis que je visite l’Asie j’ai l’impression d’écrire le mot « shan » très souvent. Ce qui n’est pas faux car nous retrouvons les Shan en Thaïlande, au Laos, mais aussi au Vietnam et en Birmanie !

Notre guide qui n’a pas plus de 18 ans et justement c’est un guide Shan. Il nous explique en fait…rien du tout ! Il est soit 200m devant nous soit 200 mètres derrière nous. Il ne voit tellement rien qu’un couple de français qui était sans guide a décidé de voyager avec nous durant toute une journée. Nous traversons de petits villages magnifiques, des vallées puis des montagnes ! Attention pour les personnes qui n’aiment pas marcher le trek n’est pas simple. Sans être très difficile, il y a des petites montées quand même ! Au pire vous aurez de très nombreuses courbatures le lendemain. Nous nous arrêtons pour faire des pauses et les locaux semblent tout heureux de nous voir. J’en profite pour les prendre en photo.

Le soir nous arrivons dans le petit village ou nous allons dormir. Pas plus de 200 habitants, le village est typique d’un village Shan. L’architecture des maisons est très intéressante à analyser. Ici les maisons sont sur pilotis. L’étage le plus proche du sol est à destination des buffles. C’est aussi un endroit ou les enfants jouent. Au dessus, il s’agit de l’endroit ou la famille réside. Les maisons sont faite en bois et le toit est toujours en taule.

Ce fut un réel plaisir de manger et de dormir en compagnie des locaux. De voir leurs us et coutumes. Un superbe moment que je recherchais depuis un certain temps en Birmanie. Hélas notre guide ne parle toujours pas trop ! C’est même un guide qui ne travaillait pas qui nous a amené voir le coucher du soleil!  Je suis extrêmement déçu de ne pas être tombé sur un guide qui aurait pu nous raconter son histoire et plein de choses sur l’ethnie Shan.

 

Le lendemain nous repartons en direction de Hsipaw. Sur le chemin qui nous sépare de la ville, je vois encore des paysages à couper le souffle ! Très franchement le trek est génial en ce qui concerne les paysages ! Alors que nous marchons, nous entendons soudain un bruit sourd et l’idée de la guerre nous reviens en pleine figure. Notre guide n’aura même pas compris qu’on se demandait si nous allions y passer ou pas ! Normal quoi ! lol. Quand nous arrivons sur la grande route, nous voyons plusieurs chars et des camions de l’armée Birmane! L’effroi doit se lire sur mon visage!

Mais la vie continue, et le trek aussi. Près de Hsipaw notre guide nous amène découvrir la cascade Namtok qui est connu dans toute la région. Elle est plutôt haute je vous l’accorde mais je m’attendais à une chute d’eau beaucoup plus importante.

 

 

Où dormir du coté de Hsipaw?

Lorque vous quittez la gare de Hsipaw vous êtes assailli par les nombreux rabatteurs qui vont vous proposer des hôtels; Si d’habitude j’avance sans me retourner, pour une fois j’ai décidé de faire confiance à un homme qui m’a proposé de dormir au Red Dragon Hotel. Déjà dans le train avant d’arriver à Hsipaw un homme etait venu nous parler de cet hôtel! J’avais trouvé cela très intelligent. Petit prix pour le début de cet hotel.

Le Ref Dragon Hotel est surprenant avec un édifice en étage ce qui change des autres batiments de Hsipaw qui est plutôt une ville construite à l’horizontale. Le petit déjeuner était PARFAIT! Le personnel de l’hôtel GÉNIAL! Ce qui m’a surpris fut la douche car celle-ci se trouve sur le toit! Un peu surprenant. Mais le gros bonus de cet hôtel concernant la vue sur ce toit justement ou vous allez pouvoir voir un superbe coucher et lever du soleil.

 

 

Conseils pour la visite de Hsipaw et des différentes randonnées

• Un guide est-il obligatoire pour faire un trek du coté de Hsipaw ? A la journée ma réponse est très clair, pas du tout ! Vous pouvez aisément faire un trek tout seul ! Vous partez tôt le matin et vous suivez les groupes qui ont pris un guide. Si vous êtes perdu les guides vous répondrons sans problème. Je crois même que vous pouvez aussi aisément faire le trek 2 jours une nuit sans guide ! Le seul problème que vous allez rencontrer sera le logement. Car les lieux ou vous pouvez dormir ne sont pas indiqués mais très franchement aucune personne ne vous laissera dormir seul dehors surtout si vous proposez quelques billets pour le logis.
• Hsipaw se trouve en hauteur. Alors même s’il fait 40°c en journée du coté de Mandalay je peux vous dire qu’un pull vous sera bien utile surtout durant la nuit de votre trek ou vous allez loger chez l’habitant.
• Pour aller du coté de la fameuse Cascade Namtok comptez 2h30 de marche depuis le centre de Hsipaw. Par contre ne partez pas en début d’après-midi car il y aura plein de monde. Le mieux est de partir vers 7h du matin et là vous serez tout seul pour profiter du lieu et pour photographier l’endroit !
• Outre les treks, Hsipaw est très intéressante concernant les différents marchés de la ville. Avec le marché des ethnies à l’aube, plus les marchés aux legumes le matin sans oublier le marché aux cigares.
• Si vous en avez marre des bus et vous voulez rester quelques jours sur Hsipaw, je vous conseille de faire du vélo . Pour ce faire il vous faudra trouver M. Bike qui est connu dans toute la ville. Il y a énormément de randonnée à faire aussi en vélo.

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Yohann Taillandier