Chaque jour, à chaque pas, j’apprends un peu plus sur la culture Diola dans cette magnifique Casamance ! Aujourd’hui, je vais continuer d’apprendre avec mon guide et ami Raphael. Car nous sommes chez sa maman dans la localité de Kamobeul. Tout petit village avec de nombreux rituels et des moments que jamais je n’aurai pensé vivre de ma vie. Rien que dans la maison de la maman de Raph, ici pas d’électricité, pas d’internet, une toute autre façon de vivre. Et à quelques kilomètres de Kamobeul se trouve la localité d’Enampore ou j’ai vu mes premières maisons en impluvium. Entre joie immense, architecture, jardins des femmes et cultures je vous fais découvrir les bourgades de Kamobeul et d’Enampore.
Rencontre avec mon guide « Raphael » de Casamance
Kamobeul/Enampore et Eloubaline ont été les deuxièmes et troisièmes sites que je visite de Casamance. Le premier site visité fut la capitale de Casamance, Ziguinchor. Et pour visiter cette belle Casamance j’ai un guide personnel ! L’histoire commence 2 semaines auparavant à Dakar…dans un Leader Price! J’étais à la caisse et la musique du magasin était plutôt entrainante je me suis mis donc à danser ! Oui oui, normal je danse dans les magasins, il faut être joyeux dans la vie après tout ! (sourires). Le lendemain, alors que j’achetais mon ticket de bateau Dakar-Ziguinchor, je me faisais alpaguer par un sénégalais qui me dit: « Tu ne me reconnais pas? » Cette phrase vous allez l’entendre plein de fois à Dakar ! Généralement c’est pour vous vendre quelque chose ou vous dépouiller ! Sauf que cette-fois le monsieur me dit: « Tu es venu au magasin Leader Price et tu as dansé à ma caisse »dit-il en souriant. On discute et j’apprends que Raph est originaire de Casamance et qu’il n’est pas rentré depuis longtemps là-bas. Et qu’il voudrait y retourner assez vite. Apres une demie journée, je lui propose un truc de fou: « Raph, je te paie le même salaire que Leader Price, et pendant 15 jours tu me fais visiter la Casamance, mais d’une façon locale, je dors chez ta famille, tes amis »! Pour Raph cela lui faisait un peu de vacance, mais surtout la possibilité de revoir sa famille. Et moi, de découvrir la Casamance avec quelqu’un qui s’y connait et faire une économie de dingue sur les hôtels ! Depuis mon arrivée sur Ziguinchor, je visite la Casamance avec Raph, qui m’explique tout en détails de la culture Diola. Vous allez être au plus près de cette belle région avec Raph qui va tout m’expliquer !
Visite de Kamobeul en dormant chez des locaux
Pendant quelques jours je vais donc dormir du coté de la localité de Kamobeul à une vingtaine de kilomètres de Ziguinchor. Pourquoi ? Parce que c’est ici que se trouve la maison de la maman de Raphael. Qui plus est deux villages qui sont dans ma liste des lieux à visiter en Casamance se trouvent à quelques encablures. Dont celui d’Enampore connu pour avoir encore quelques cases en impluvium.
La maison de la famille de Raphael est une habitation typique de Casamance ! Vous êtes dans une case comme sont celles des villages aux alentours. La maison se caractérise par plusieurs pièces dont des chambres et un salon. Il est à noter que les toilettes et les douches en Casamance se trouvent à l’extérieur tout comme…la cuisine ! Les murs sont faits en terre. Le propriétaire de la maison aidé par les voisins construit le mur par bloc. Ils font des petites boules de terres avec leurs mains sur 30 à 50cm puis laisse sécher. Apres le séchage ils vont monter de nouveaux le mur. La pièce la plus importante n’est pas le salon qui est très bizarrement souvent vide ni les chambres. Non, la pièce principale est le grenier ! Car c’est ici que se trouve le riz récolté. Je n’ai pas fait attention à la maison de Raphael, mais souvent le riz se trouve juste au dessus de la chambre du chef de famille. Enfin quelques mots sur le toit. Celle-ci est toujours rectangulaire exceptées les cases en impluvium, et le toit est constitué de chaume permettant d’empêcher la pénétration de l’eau dans le grenier ou se trouve la récolte. Il est à noter que la saison des pluies est assez importante en Casamance. Elle est appelée « l’hivernage » et à lieu surtout en juillet et aout ou des trombes d’eaux déferlent sur le pays. Je reviendrai sur l’architecture des maisons en Casamance dans un prochain article.
Outre les maisons, j’ai beaucoup aimé la façon de vivre dans ce village. En journée les femmes avoisinantes se réunissent dans le jardin féminin. Un endroit ou elles vont avoir la chance de pouvoir produire des légumes qui seront utilisés pour le repas. J’écris une chance car tous les villages de Casamance ne l’ont pas, à cause de la salinisation des sols près des bélongs (bras de mer). C’est surtout les soirées que j’ai adoré chez Raphael. Sa maman qui prépare le repas le soir à 20h alors qu’il fait nuit aidé par l’une de ses filles qui tient une lampe torche tandis que les frères et sœurs de Raph attendent autour d’un feu en racontant leurs journées avec des histoires. J’imagine les anciens diolas perpétrer la coutume se racontant entre eux l’histoire de leurs ancêtres. Si la maman prépare le repas vous allez me demander et que font les pères de famille ? Beaucoup montent sur des palmiers pour récolter le vin de palme ! Mais Yohann c’est quoi le vin de palme ? Attention sujet « lourd » ! Le vin de palme, boisson favorite de mon cher Raphael comme de tous les habitants de Casamance, est une boisson alcoolisée obtenue par une fermentation naturelle de la sève de l’arbre. Boisson traditionnelle, le vin de palme est omniprésent en Casamance, il est notamment utilisé pour de très nombreux rituels mais aussi dans la vie de tous les jours. Personnellement je l’adore le matin, quand il est sucré, en fin de journée il commence à être bien fermenté et là je le laisse aux locaux…ou à Raph !
Un tourisme local à Kamobeul possible
Au bout de 2 jours dans la famille, j’ai une idée ! Pourquoi ne pas faire découvrir le quotidien d’une famille en Casamance aux touristes ! J’ai vraiment découvert la culture Diola et leurs traditions à Kamobeul grâce à la famille de Raph. Grace à sa maman, mais aussi aux frères de Raph qui continuent les rites et toute la vie du village. Si moi j’ai adoré, je suis persuadé qu’énormément de touristes seraient ravis de découvrir la Casamance de cette façon. C’est super car tu vois vraiment le vrai mode de vie des gens ! Après avoir discuté avec la maman de Raph, elle m’a dit qu’elle avait une chambre de libre qui peut être aménagée pour les touristes. Le frère de Raph connait les lieux à visiter et peut négocier avec les locaux pour que vous ayez des tarifs plus qu’avantageux pour prendre la pirogue à Eloubaline par exemple! Et vous ferez une sacrée économie ! Mais surtout vous allez vivre comme des locaux, manger avec eux, voir comment la mère fait la nourriture, entendre des comtes. Prendre votre douche à la belle étoile…
Pour dormir une nuit dans cette maison d’hôte, le prix est de 10 000 CFA pour 1 personne et 15 000CFA pour deux personnes (22 euros) vue les prix des autres auberges et hotels c’est donné! Si en plus vous voulez découvrir dans la journée les environs et aller à Eloubaline et à Enampore voir les cases en impluvium il faut rajouter 8 000 de pirogues aller/retour, 2 0000 CFA pour le guide d’Eloubaline et 5 000 pour passer la journée complète avec le frère de Raph qui vous fera découvrir les alentours ! Soit 30 000 CFA une journée complète avec guide, repas et logement.
Découvrir les Cases en impluvium à Enampore
La visite d’Enampore se fait dans l’après-midi accompagné de Raphael et de son frère. Nous allons à Enampore pour voir ma première « case à impluvium ». Il s’agit d’une maison qui à comme caractéristique d’être…toute ronde et qui a un trou en son milieu pour recevoir l’eau des pluies et soutenue par des colonnes à l’intérieur ! Les cases en impluvium sont d’ailleurs les maisons historiques de Casamance. Durant les guerres tribales, il n’y avait que des cases en impluvium. Pourquoi ? Car les hommes étant partit à la guerre, il ne restait que des femmes et des enfants dans les maisons. Or les femmes ne devaient sous aucun prétextes sortir au risque de se faire tuer ou kidnapper. Pour que les femmes évitent d’aller chercher de l’eau et faire de nombreux kilomètres, les maisons ont été percées au milieu du toit pour que l’eau de pluie entre à l’intérieur ! Ingénieux n’est ce pas ? Ces maisons ont eu tendance à disparaitre au fil du temps mais avec l’essor du tourisme celle-ci reviennent dans le paysage de la Casamance.
Le village d’Enampore compte 700 habitants et il y a justement deux belles cases en impluvium dont une qui est toujours habitée par des locaux. C’est celle-ci que je décide de visiter. La maison en impluvium fut construite en 1974 par les villageois sur le modèle de l’architecture traditionnelle. J’ai un peu de mal pour expliquer comment est la maison en impluvium puisque des photos sont parfois mieux que des longues phrases écrites, je vous laisse regarder.
Mais tout ce que je sais c’est que mon rêve est d’habiter dans ce type de maison ! Elles sont MAGNIFIQUES !!!!!! JE VEUX UNE MAISON EN IMPLUVIUM moi aussi !!!!!
Si vous avez aimé cet article, merci de cliquer sur ‘j’aime’ en dessous, de le faire partager ou d’écrire un petit commentaire. Cela ne prend que quelques secondes mais cela me fait très plaisirs.
Yohan Taillandier
Je remercie Allianz Travel et Globedreamers mes partenaires dans ce projet « Voyage – Ecole » sans qui toute cette aventure n’aurait pas été possible.